L’inhalation de corps étranger est un accident rare chez l’adulte. L’inhalation d’épingle à foulard est un phénomène de plus en plus fréquent dans notre contexte.
Nous rapportons 42 cas d’épingle à foulard inhalées colligées entre 2005 et 2015.
Il s’agissait de 42 jeunes filles, avec une moyenne d’âge de 17ans. Aucun antécédent n’était retrouvé chez toutes les patientes. Le syndrome de pénétration était retrouvé dans tous les cas, avec accès de suffocation dans 16 cas, une toux sèche dans 14 cas, des expectorations purulentes dans quatre cas et des hémoptysies minimes dans deux cas. L’examen clinique était normal dans tous les cas. Le téléthorax avait montré le corps étranger sous forme d’une opacité linéaire à droite dans 27 cas, à gauche dans 14 cas et à projection médiastinale haute dans un cas. La bronchoscopie avait visualisé l’épingle à foulard au niveau de la pyramide basale droite dans 19 cas et gauche dans 11 cas, au niveau de la bronche principale droite, et du tronc intermédiaire dans quatre cas chacun, et au niveau de la bronche principale gauche dans deux cas. Chez deux patientes, la bronchoscopie n’avait pas réussi à visualiser le corps étranger. L’épingle a été extraite par bronchoscopie dans 31 cas, rejetée spontanément dans six cas et par fibroscopie digestive après passage de l’épingle dans le tube digestif dans un cas. Le recours à une thoracotomie pour extraction de l’épingle était nécessaire chez quatre patientes. Un traitement médical comportant une antibiothérapie et une corticothérapie orale en cure courte était associé dans tous les cas.
À travers cette étude, nous soulignons l’intérêt de sensibiliser le public sur la possibilité de survenue de cet incident et sa gravité. Une éducation pour prévenir cet accident s’impose.
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© 2015
Publié par Elsevier Masson SAS.